Democratie des urnes et democratie de la rue

Au cA ur de la vie intellectuelle du Quebec depuis cinquante ans, Jean-Marc Piotte remonte ici aux origines du regard qu'il porte sur la societe et la politique. Celui qui se definit aujourd'hui comme un marxiste revisionniste dresse en quelque sorte son testament intellectuel. Il reaffirme haut et fort les valeurs qui guident sa pensee et ses actions : liberte, egalite, solidarite. Ces trois valeurs, rappelle cet infatigable militant de gauche, ont anim les mouvements sociaux qui ont fait l'histoire depuis la modernit. Elles n'taient pas prsentes dans les sicles passs, n'ont pas pntr toutes les socits contemporaines et peuvent disparatre dans les sicles venir. Elles ne sont donc pas universelles. Mais elles sont miennes. Je les dfends avec conviction et entretiens le rve fou de leur ralisation, tout en sachant qu'elles ne peuvent tre imposes de l'extrieur des socits qui ne les partagent pas, crit-il. Jean-Marc Piotte revient sur ses lectures des grands philosophes qui ont forg sa pense, rflchit sur le sens de l'acte d'enseigner, dnonce avec vigueur le conservatisme et un certain nationalisme. la fois homme de tte et homme de cA ur, il plaide pour une gauche politique consquente qui mettrait l'accent sur la justice sociale, la protection de l'environnement, l'galit entre hommes et femmes et l'intgration des immigrants. S'il croit la dmocratie des urnes, Jean-Marc Piotte raffirme paralllement l'importance de la dmocratie de la rue, telle qu'elle s'est rcemment exprime, se rjouit-il, dans le conflit qui opposait les tudiants l'tat qubcois. La dmocratie directe demeure le meilleur instrument de lutte, mais elle doit servir renforcer la dmocratie reprsentative, prvient-il, et non se perdre dans l'illusion de son institutionnalisation.